Chirurgie des maladies artérielles oblitérantes

Généralités et symptomes

Les artères sont les conduits naturels, tels de petits tuyaux, qui amènent le sang du cœur vers les muscles et les organes pour les nourrir. Ces vaisseaux peuvent parfois être malades et se boucher (= se thromboser) : les muscles ou les organes qui en dépendent en souffrent. La cause de l’obstruction la plus fréquente est l’athéromatose ou l’artériosclérose, il s’agit de dépôts de cellules et de substances nocives (cholestérol…) dans la paroi artérielle qui provoque une réduction de calibre vasculaire : si l’obstacle est partiel, on parlera de sténose (tel un sablier, une chicane) et si l’obstacle est complet, on parlera alors de thrombose (tel un bouchon).

L’artériosclérose est favorisée par :

  1. Le tabagisme
  2. Le diabète
  3. Le Cholestérol
  4. L’hypertension artérielle
  5. L’hérédité
  6. Les troubles métaboliques importants (hémodialyse, etc)

Certaines maladies plus rares, que nous prenons également en charge, peuvent provoquer des lésions artérielles.

Les symptômes ressentis dépendent du territoire concerné. Par exemple, si une artère de la cuisse droite est thrombosée, cela engendrera une douleur du pied et du mollet droit puisque la perfusion y sera insuffisante. Le patient ne pourra plus effectuer de longues marches sans s’arrêter pour laisser passer la douleur due à une mauvaise irrigation des muscles. Dans des cas plus graves, les douleurs peuvent même être présentes au repos. Dans les cas extrêmes, les tissus manquent tellement de sang qu’ils meurent, occasionnant ce que l’on appelle de la gangrène. Ces phénomènes peuvent arriver (plus rarement) au niveau des organes qui donneront alors de la douleur (p. ex. de la douleur abdominale dans les lésions des artères intestinales), ou des troubles de la fonction de l’organe atteint (p. e x. déficit de fonction rénale …).

Bilan

Lorsque ces problèmes sont suspectés, il est utile de venir nous voir en consultation. Le diagnostic de ces lésions sera dépisté par une écho-doppler, réalisée immédiatement en consultation (figure 2). Il sera, si la suspicion de maladie artérielle est confirmée, documenté avec plus de précision par Scanner (figures 3) ou par artériographie (figure 4) ou en cas d’allergie au produit de contraste par résonance magnétique nucléaire ou IRM (figure 5). En cas d’insuffisance rénale, nous disposons également de la possibilité de faire une artériographie au CO2 qui est inoffensive pour les reins.

Figure 2

Figure 3

         

Figure 4                                                                        Figure 5

                                              

Traitement

Après évaluation du problème et de votre état de santé global (prise de sang, bilan cardio-pulmonaire) nous envisagerons avec vous les possibilités de traitement.

--> Quel que soit le traitement envisagé, un traitement médical est prescrit pour stabiliser tous les facteurs de risques repris dans les généralités.   

--> Dans certains cas, il est préférable de recourir à un traitement médical. Il s’agira de prise de médicaments pour faciliter la circulation sanguine encore présente malgré les lésions (Antiagrégants, Hémorhéologiques, rarement Anticoagulants).

--> Si cela est nécessaire, un traitement par voie endovasculaire est proposé. Il présente l’avantage de se faire sans cicatrice et est en général nettement moins lourd que la chirurgie conventionnelle. C’est pourquoi, tant que possible, cette possibilité est privilégiée s’il faut intervenir. Ce domaine nous tient à cœur et toutes ses technologies les plus à la pointe sont bien maitrisées et appliquées à Saint-Jean. Elles seront effectuées assurément par votre chirurgien lui-même qui vous suivra ensuite à long terme. Parfois lorsque les artères sont récemment thrombosées, nous pouvons avoir recours à la fibrinolyse qui permet de littéralement faire fondre le caillot à l’aide de produits spéciaux (urokinase), toujours en passant uniquement par un point de ponction (Cfr cas clinique n°3).

 
         Abord par ponction sans incision

                                                                            

Dilatation simple au ballonnet --> En cas de résultat non satisfaisant --> Mise en place d’un stent

Exemples cliniques :

Cas 1. Claudication serrée (ne sait plus marcher 200 mètres) chez un patient de 55 ans

                                

Thrombose iliaque G et sténose iliaque Dte (retard d’opacification à G) --> Recanalisation et stenting.


Cas 2. Gangrène des orteils droits et douleurs du pied droit au repos insomniantes chez un patient de 72 ans trop fragile pour bénéficier d’une anesthésie générale.


      

Thrombose des 3 artères du mollet --> Recanalisation sous anesthésie locale avec guérison de la gangrène et disparition des douleurs au pied.

Cas 3. Patiente qui avait déjà bénéficié de la pose de stents iliaques, présente une douleur brutale  au repos depuis quelques heures des membres inférieurs plus marquée à gauche avec impossibilité de marcher.

                
Thrombose visualisée à l’artériographie des deux artères iliaques précédemment stentées.
 

Réalisation d’une fibrinolyse par simple ponction qui enlève tout le caillot et montre les irrégularités en cul de sacs responsables de la thrombose. Décision de placer des stents couverts :
 

       

         Stent couvert                             Stent couvert dans le vaisseau malade

NB : Utilisations particulières des stents couverts : anévrysmes perforations, dissections, récidives intra stent …

    
                           Après pose des stents couverts

 

     

--> Autres évolutions technologiques : ballons et stents imprégnés de médicaments particuliers pour diminuer les récidives de la maladie, etc.

--> Chaque innovation est évaluée et suivie …

--> Dans certains cas, les techniques endovasculaires ne sont pas appropriées ou impraticables. Il vous sera alors proposé une solution par chirurgie conventionnelle, Il s’agit d’endartériectomie ou de pontage.

1. Endartériectomie : il s’agit de vider l’artère de son contenu malade pour restaurer sa perméabilité initiale, la zone la plus fréquent pour ce type d’intervention est l’artère fémorale au pli de l’aine.


 
La fermeture peut se faire par suture simple ou tel qu’ici à l’aide d’une petite pièce d’élargissement.

2. Pontage : Nous utilisons un conduit synthétique ou une veine prélevée sur le patient lui-même pour court-circuiter la zone thrombosée.

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Période post-opératoire

Les techniques endovasculaires demandent en général un séjour d’une nuit maximum à la Clinique. Les interventions en chirurgie conventionnelle demande un séjour dont la durée varie en fonction du geste effectué et de l’état du patient.

Le patient pourra ensuite regagner son domicile ou aller en revalidation si le contexte le demande (cas particuliers).

Après l’intervention, le patient sera suivi à long terme car ce type de maladie est malheureusement présent à vie et peut revenir sur le site traité ou sur d’autres localisations.